I made your fabric // Fashion Revolution week 2021

Publié par Lila Rousselet le

J’en ai acheté des morceaux chez Zara et H&M, je les ai aimés (tellement que j’en ai encore aujourd’hui). Je les ai aimés sans me poser de question, en pensant naïvement qu’ils avaient au moins le mérite d’avoir donné un travail à la personne qui les avait fabriqués.

Quand j’ai commencé à travailler pour une entreprise de fabrication de tissus à Montréal en 2016, je n’avais aucune idée de l’impact que pouvait avoir les vêtements que l’on porte sur la planète ou sur les humains qui les fabriquaient.

Je travaillais alors pour quelqu’un qui avait fait le choix de ne produire que des tissus à partir de matières biologiques, ici, à Montréal. Un choix fait au début des années 2000 dans une industrie mourante au profit de marchés plus attrayants à l’autre bout de la planète. Un choix remarquable et courageux, qui, s’il s’est soldé par un échec une quinzaine d’années plus tard, vaut quand même la peine d’être souligné.

J’ai commencé à m’intéresser à ces questions, certaines de nos clientes partageaient leurs avis et opinions. Au gré de mes recherches, je suis tombée sur The True Cost, un reportage choquant sur les dessous de la mode à bas prix dont le point de départ n’est nul autre que la tragédie du Rana Plaza dont je parlerai quelques lignes, plus bas. Je me souviens encore de la claque que je me suis prise en pleine face dans la chambre de mon appartement sur la rue Saint Joseph.

À la suite de cette révélation, j’ai découvert le site de Fashion Revolution un site merveilleux pour celles qui voulaient aller plus loin, comprendre. 

Fashion Revolution est un organisme fondé en Angleterre à la suite de l’effondrement du Rana Plaza en 2013 au Bangladesh, entrainant la mort de plus de 1000 travailleurs (et essentiellement travailleuses) du vêtement. Un lieu de production dans un immeuble insalubre où des milliers d’employés travaillaient pour des grandes chaines de vêtements mondiales, pour un salaire de misère et dans des conditions déplorables. Un « sweat shop » comme il en existe des milliers à l’échelle mondiale, comme il en existe au Canada ou aux États-Unis.

Fashion Revolution a pour but d’informer sur les impacts et les dangers de la mode à bas coûts mais aussi de promouvoir l’artisanat et d’autres formes de production plus viables et écologiques. L’organisation est à l’initiative de la Fashion Revolution week qui a lieu tous les ans en mémoire la tragédie du Rana Plaza, en cette semaine du 23 Avril.

« Who made my clothes? » (qui fabrique mes vêtements ?) C’est la question que pose Fashion Revolution et que l’on nous invite à poser à nos marques préférées. Une question pertinente qui met en lumière le nœud du problème. Ce que Fashion Revolution demande c’est plus de transparence de la part des grandes marques de vêtements et de meilleures conditions de travail pour les employés de l’industrie de la mode. Certains de leurs fanzines sont en téléchargement libre sur leur site

Si j’ai eu envie d’écrire cet article, ce n’est certainement pas pour vous raconter ma vie mais pour vous partager les documentaires, articles et sites qui m’ont fait avancer dans ma recherche. Parmi les livres importants, je citerai celui de Fashionopolis de Dana Thomas qui propose un mélange entre l’Histoire de la mode d’aujourd’hui et de fantastiques initiatives de designers pour rendre le secteur plus durable et responsable.

Parmi tant d’autres, je vous invite à regarder le documentaire Riverblue ou encore de lire le livre Fibershed écrit par Rebecca Burgess. L’organisme Fibershed propose également plein de ressources pertinentes en accès libre sur leur site.

Vous l’avez peut-être vu passer sur Facebook, nous avons récemment partagé un article tellement bien écrit que nous le remettons ici :

Du charbon dans le coton - Pourquoi la mode doit réduire sa production

Il parle de l’importance de réduire la production de vêtement à l’échelle mondiale pour pouvoir respecter le seuil des 2° décidé lors de l’accord de Paris pour le climat en 2015.

Avant de vous donner quelques pistes pour penser la mode autrement, voici qui, chez Montloup, fabriquent vos tissus !

Quelques pistes de solutions ici :

Réparer - Apprendre (Réapprendre ?) à réparer les vêtements que l’on aime plutôt que de les jeter.

Réutiliser – Pourquoi acheter à nouveau quelque chose que l’on a déjà ? Pourquoi ne pas réfléchir et trouver des solutions pour l’utiliser autrement ?

Réfléchir - Penser à l’impact carbone que possède le vêtement que l’on porte. Rebecca Burgess, dans son merveilleux livre, Fibershed, prouve qu’il est possible de produire de la laine avec un impact carbone neutre.

Repenser - Repenser la vie du vêtement de façon circulaire et non linéaire en prenant en compte la façon dont il est produit, mais aussi jeté, recyclé, dégradé.

Alors en cette année 2021 pleine de défis, j’ai acheté un ticket pour participer au forum The Sustainable Fashion qui se déroule du 20 au 24 Avril. Si le cœur vous en dit, on peut se rejoindre ici !

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